juin 13

GREEN FASHION WOMEN : VERS L’INDÉPENDANCE FINANCIÈRE DES FEMMES AU MALI

L’association Green Fashion Women Bamako encourage l’émancipation financière des femmes au Mali avec la création d’une formation diplômante au métier de la mode. Un projet à soutenir.

Fondée en octobre 2016 par quatre jeunes femmes franco-maliennes évoluant dans le secteur de la mode, l’association Green Fashion Women Bamako (GFW-BKO) souhaite accompagner les femmes maliennes dans la précarité en leur offrant une année de formation au métier de styliste-modéliste. A travers un prisme éco-responsable, le projet compte aboutir à l’ouverture d’une école dédiée et d’un atelier en libre accès.

Objectif : former 10 femmes par promotion, 100 sur 10 ans. Essentiellement basé sur le bénévolat, le projet a besoin de fonds pour voir le jour. Entretien avec Salimata, présidente du projet, qui espère au moins récolter 6000 euros pour le nécessaire de mercerie via la campagne de crowdfunding en cours sur Helloasso.

Vous comptez mettre en place une formation annuelle gratuite aux métiers de la mode. Quels seront les enseignements ? La formation sera-elle diplômante ?

L’objectif est de créer un diplôme qui soit reconnu par l’état malien. On attend d’ouvrir l’école et de constituer notre première promotion pour obtenir la reconnaissance de l’état.

On souhaite proposer trois cours par semaine. L’idée étant que l’une des membres de l’association reste sur place pendant un an pour assurer les cours : des bases de couture pour la réalisation et l’assemblage des vêtements au stylisme et la création (femmes, hommes et enfants). Sans oublier les spécificités techniques avec l’appréhension des outils informatiques pour le design de croquis, ou artisanales (broderie, accessoires etc.).

Green..

 

Sur quels critères allez-vous vous baser pour recruter les futures adhérentes au programme ?

La volonté d’apprendre est le critère majeur. Nous ouvrons le programme aux femmes francophones – des bénévoles de l’association ne parlant pas tous le bambara -, jeunes (entre 18 et 30 ans), désireuses de s’orienter professionnellement. On donne la priorité aux personnes qui sont en situation de précarité pour leur apporter des perspectives de carrière.

Votre objectif : encourager l’émancipation financière des femmes. De quelle manière allez-vous sensibiliser les femmes aux questions business ?

A l’issue de la formation, il y aura un accompagnement. Pour chaque adhérente au programme, un bénévole proposera un suivi de plan de carrière. L’atelier qu’on veut mettre en place mettra à disposition des femmes du matériel pour que ces dernières puissent travailler en libre accès sur les machines, concevoir leurs propres créations et les vendre. Et pourquoi pas former leur propre coopérative, fonder des partenariats avec des marques etc.

Comptez-vous sur d’autres financements pour pérenniser le projet à terme ?

Dans un premier temps, nous récoltons des fonds pour réunir le matériel pour l’école. Nous avons déjà le terrain, il nous faut louer le local. Nous espérons que les personnes que l’on forme prennent ensuite le relais pour les promotions suivantes. L’idée est que chacun contribue au projet de l’association pour qu’il y ait autant des bénévoles de France que des personnes basées sur place, au Mali, pour faire vivre l’école.

GREEN...

 

Vous parlez de mode durable, green, éco-responsable… C’est-à-dire ?

On donne la priorité au savoir-faire artisanal local : des techniques de teintures aux matériaux respectueux de l’environnement. On a envie d’apporter une réponse aux problèmes écologiques à travers le secteur de la mode, d’exploiter et de valoriser le savoir-faire malien.

Il y a aussi cette volonté de professionnaliser le secteur de la mode et de l’artisanat…

Exactement. Il y a un énorme potentiel par rapport aux matières premières. Le Mali est un gros producteur de coton, or celui-ci n’est pas transformé sur place. Il faut donc participer à la professionnalisation du secteur pour lui redonner ses lettres de noblesse.

Les créations de ces femmes seront-elles réservées au marché local ? Vous parlez d’une visibilité à l’international et dans le milieu de la haute couture…

On espère optimiser le local pour héberger une boutique où les créations des femmes seraient commercialisées. On pense à une ouverture à l’international, à la France notamment, via une parie e-shop sur le site ou des sites dédiées à la création africaine comme Afrikrea. Tout va se baser sur les partenariats, à mesure que le projet va se développer.

Soutenir le projet Green Fashion Women sur le site de l’association ou via la campagne Helloasso.

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