mai 30

« DOUBLE VAGUE » DE CLAIRE DIAO : LA PAROLE AUX RÉALISATEURS DE DOUBLES CULTURES

Claire Diao, journaliste et critique de cinéma, vient de sortir un livre appelé « Double vague » paru Au Diable Vauvert. Une oeuvre qui révèle l’émergence d’une nouvelle génération : les cinéastes français issus d’une double culture.

Elevés dans les quartiers populaires, très souvent autodidactes et récompensés de prix internationaux, ces réalisateurs  sont pourtant méconnus des médias. Claire Diao, Franco-burkinabée elle-même issue de cette double culture, donne la parole à plus de 50 cinéastes -femmes- telles que Maimouna Doucouré et Alice Diop honorées lors des César 2017.

Tout a commencé par une série de portraits écrits entre 2012 et 2016 sur le site Bondy blog. La journaliste a décidé d’aller plus loin en démasquant une société française dans laquelle plusieurs s’autoproduisent, ne disposent pas de subventions et sont refoulés dans la case « cinéma de banlieue »… Alors qu’en France, il existe un Centre National du Cinéma qui aide aux développement de projets. Ces réalisateurs sont en parallèle du système. Dans une interview accordée à Cheek Magazine, Claire Diao définit les acteurs de cette Double Vague :

« La France est mondialement connue pour sa Nouvelle vague, qui a émergé dans les années 60. Mais, depuis, c’est comme si plus rien ne se passait explique-t-elle C’est évidemment faux, comme j’ai pu le constater avec tous ces jeunes cinéastes qui émergent et qui font des films sur d’autres thématiques, avec d’autres approches et d’autres visages que ceux qu’on a l’habitude de voir dans le cinéma français (…) Mais ce sont aussi plein de réalisateurs qui se positionnent face à un traitement médiatique, une parole ou une vision qu’on a d’eux. »

A l’initiative du programme Quartiers Lointains, la revue Awotélé et la société Sudu Connexion, Claire Diao titre son livre « Double vague »:  un  terme qui ne cherche pas à stigmatiser ces cinéastes mais veut montrer une autre alternative, décrire un nouveau souffle :

« Je parle d’une génération qui a envie de se voir sur les écrans, qui a le droit d’exister dans les livres, dans la presse, et qui ne peut justement pas se limiter aux quelques-uns qui émergent. Quand Houda Benyamina a eu sa caméra d’or  , j’ai été gênée car j’ai eu l’impression que les gens la découvraient, alors qu’elle œuvre dans le milieu associatif depuis 10 ans. Même chose pour Alice Diop, qui vient de recevoir un César et se retrouve sur-sollicitée pour que ses films soient diffusés, alors qu’elle en réalise depuis des années. »

Avec la reconnaissance dont certaines bénéficient, les choses avancent mais lentement !

Double vague

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