mars 27

SOPHY AIIDA : CAMEROON TOP MODEL OU LE RÊVE AFRICAIN

Rencontre avec Sophy Aiida, présentatrice de Cameroon Top Model : un programme inédit en Afrique francophone qui a su séduire la jeunesse.

Carré lisse rose pop, veste kaki militaire, chemise rayée à messages, bottines bleues électriques dernier cri et lunettes à verres teintés de violet : Sophy Aiida, 30 ans, annonce d’emblée la couleur. Cette fashionista dans l’âme, qui partage sa vie entre le Cameroun, les Etats-Unis et la France, est à l’image de sa génération. Tendance, cosmopolite et polyglotte, jonglant du Français à l’Anglais avec une aisance déconcertante, et ultra connectée.

C’est smartphone à la main qu’elle nous rejoint dans un café en plein cœur de Paris, pour nous parler de l’émission qu’elle anime depuis le 9 mars sur Canal 2 international : Cameroon Top Model.

Un programme à mi-chemin entre Secret Story – le producteur n’est autre que David Alexandre a.k.a DEA, à l’origine du télé-crochet français –  et American Next Top Model. « Au Cameroun le concept est nouveau. Ayant grandi aux États-Unis et en France, j’avais l’habitude de ce type de formats. Être aujourd’hui associée à un projet de qualité, en termes de production, au Cameroun, cela colle à mon image  », confie la jeune femme, enthousiaste.

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Le rêve africain

Grâce à sa formule 2.0, interactive et à fort potentiel viral, l’émission a su toucher la jeunesse. « Le concept a tout de suite pris auprès des jeunes. Ils se sont prêtés au jeu des challenges et ont élu leurs candidats favoris sur les réseaux sociaux ». Chaque publication génère en moyenne 300 commentaires, lesquels sont plutôt bienveillants. La trentaine de vidéos de quotidiennes et les cinq primes sont instantanément relayées sur YouTube et la page Facebook de l’émission, qui cumule plus de 10 000 abonnés.

Un bon démarrage après seulement un petit mois de lancement. C’est dire si l’émission a trouvé son public. « Ce programme apporte des opportunités aux jeunes africains. Ces derniers avaient arrêté de rêver », avoue la présentatrice qui espère que l’émission donnera naissance à d’autres concepts du genre, dans la musique ou la danse.

Villa avec piscine, équipe de coaches et de make-up artists digne des stars, tous les ingrédients d’un télé-crochet taillé pour le petit écran américain ou européen sont réunis. L’occasion aussi de montrer que le Cameroun peut offrir de belles plateformes pour promouvoir la mode locale. Si Cameroon Top Model ouvre des portes aux mannequins, le concept met également un coup de projecteur sur les designers locaux.

Le secteur de la mode au Cameroun est encore au stade embryonnaire. Les fashion weeks sont rares et manquent de structure. « Aux US, l’industrie de la mode existe ! Pas au Cameroun. On avait besoin de proposer une formule riche pour mettre en avant la mode, et que chacun puisse profiter de cette visibilité »… Sans compter que cela encourage aussi la population à se tourner davantage vers une consommation locale.

Chaque défilé fait la part belle aux créations d’un styliste camerounais, lequel intervient par ailleurs en tant que jury. « L’avis des créateurs intervient dans le vote final. Ces derniers attendent des candidats qu’ils sachent retranscrire l’ADN de leur marque », explique l’animatrice.

Diversité camerounaise

Anglophones, francophones, teints ébène ou albinos, toutes les beautés camerounaises sont représentées. Un critère qui tenait à cœur au producteur de l’émission.

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Pour autant, c’est d’après les standards internationaux que les mannequins en herbe ont été sélectionnés, pour qu’ils aient toutes leurs chances de s’exporter.

« Le public, surtout les hommes (rires), était déçu de voir partir Nelly, candidate avec des rondeurs. Mais nous nous sommes alignés sur les normes professionnelles de l’industrie mondiale pour espérer voir ces jeunes percer à l’international », admet la tout juste trentenaire.

Raison pour laquelle le lauréat aura la chance de signer un contrat avec une agence de mannequin située en Afrique du Sud. « Notre top model et ex reine de beauté camerounaise (2013), Valérie Ayena, a été formée là-bas ! », rappelle Sophy Aiida. En attendant de savoir qui lui succèdera, rendez-vous sur Canal 2 et la page Facebook de Cameroon Top Model pour découvrir les candidat-es et les vidéos.

Retrouvez l’entretien ici