mars 22

Le secteur de l’aéronautique en plein essor en Tunisie

Proximité géographique avec l’Europe, main-d’œuvre moins chère, de nombreux équipementiers aéronautiques se sont installés en Tunisie. La structure basse de l’Airbus 320 est par exemple produite à Tunis avant d’être envoyée pour assemblage à Toulouse. Pour répondre à cette montée en puissance de la filière, la Tunisie vient d’ailleurs de créer une formation d’excellence aux métiers de l’aéronautique.

Monteur de structures d’aéronefs, câbleurs ou encore chaudronnier aéronautiques, les élèves de cette formation, la seule en Tunisie, sortent munis d’un brevet de technicien professionnel. L’école existe depuis 2009 mais elle est devenue un centre d’excellence en octobre 2016. Une formation sur mesure pour répondre à la demande des entreprises du secteur explique Hichem Mejri, directeur du CEMIA, le Centre d’excellence des métiers de l’aéronautique : « C’est une demande des industriels à ce qu’il y ait un centre dédié à l’aéronautique, pour répondre aux besoins parce que des ouvriers spécialisés dans ce secteur, pour eux, c’est très important qu’il y ait une main-d’œuvre qualifiée avec un savoir-être où ils peuvent compter sur ces ouvriers qui feront partie de cette entreprise, car il y a une culture, dynamique et une manière de se comporter qui est pour eux très importante. »

L’école a aujourd’hui la capacité de former 600 jeunes par an. Selon le directeur, 99% des stagiaires sont recrutés dans les entreprises. Ce centre d’excellence est implanté au cœur de la zone industrielle de Mghila en banlieue sud de Tunis. Autour de lui, des dizaines d’équipementiers de l’aéronautique. Au total, 70 entreprises travaillent actuellement dans ce secteur : elles produisent notamment des sièges d’avion, des cabines.

Une industrie de pointe en plein développement assure l’économiste Radhi Meddeb : « Aujourd’hui, nous avons un certain nombre de grands opérateurs, qui travaillent pour des grands noms de l’aéronautique internationale, parmi lesquels Airbus, et qui ne font pas uniquement de la pièce de rechange ou de première monte mais qui font des sous-ensembles d’une certaine complexité.Le secteur est l’un des rares dans l’industrie, qui a créé des milliers de postes d’emplois depuis la révolution. Et ce qu’il a créé est peu par rapport à son potentiel de développement. »

Selon les chiffres officiels, 6 000 ouvriers travaillent aujourd’hui dans ce secteur. Face à la demande croissante, l’Etat prévoit donc d’agrandir la zone industrielle de Mghila, en banlieue de la capitale, pour faciliter les extensions mais aussi les créations d’entreprises de la filière aéronautique.

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