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La start-up africaine de la semaine : Afrikrea s’attire les faveurs des business angels

Le site d’e-commerce dédié à la mode, l’art et l’artisanat africain vient de fêter l’arrivée de trois business angels qui lui apportent entre 50 000 et 100 000 euros, dont Karim Goudiaby, le Français d’origine sénégalaise et ancien patron de W3 Corporation, à l’origine de plusieurs sites à succès.

Trois ans après sa fondation, Afrikrea accélère. Le site d’e-commerce dédié à la mode, à l’art et à l’artisanat africain vient de fêter l’entrée des trois premiers business angels dans son développement, qui lui apporteront entre 50 000 et 100 000 euros. Si deux d’entre eux demeurent anonymes, le troisième est déjà bien connu dans le monde de l’e-commerce.

Il s’agit de Karim Goudiaby, le Français d’origine sénégalaise, proche depuis leurs débuts des deux fondateurs d’Afrikrea Moulaye Tabouré et Abdoul Kadry Diallo, et ancien PDG de W3 Corporation qui compte Vivastreet et Appartager parmi ses références à succès sur le web.

Une marque d’encouragement pour la plateforme web qui, dans ses rêves les plus fous, se voit en leader mondial de l’e-commerce éthique et ethnique. Un genre d’Etsy africain en somme : le géant américain vient de fêter ses 10 ans par une introduction en bourse et revendique 1,6 million de vendeurs, 24 millions d’acheteurs actifs et un chiffre d’affaires en forte croissance de 273 millions de dollars.

« Nous n’en sommes pas du tout là, encore », s’amuse Moulaye Tabouré, fondateur de la société après une première vie professionnelle dans l’audit, d’abord au sein du cabinet d’audit PwC, puis chez Alstom.

Des résultats convaincants

Mais depuis la mise en ligne de la « V1 » d’Afrikrea en mai 2013, une version low cost développée en Inde, le site a réussi à obtenir des résultats convaincants. On y trouve désormais quelque 11 000 références à la vente, proposées par 400 créateurs réguliers qui, pour moitié, gèrent chacun une boutique virtuelle d’au moins 30 objets.

Des dashikis violets, rouges et jaunes, des snoods, du nom des grandes écharpes proposées en tissu africain, des colliers en wax à motif massai ou  zoulou, des bijoux, des sacs, des objets de décoration… la diversité suscite la demande. Le total des transactions a atteint 60 000 euros en décembre, sur lesquels Afrikrea perçoit assez classiquement une commission.

Un chiffre mensuel qui n’était que de 20 000 euros début 2016. « La croissance des transactions est de 7 à 8% par semaine », selon Moulaye Tabouré. Encore un peu juste cependant pour faire monter dans la barque les fonds d’investissement approchés par les deux entrepreneurs, auprès desquels ces derniers aimeraient récolter plusieurs centaines de milliers d’euros.

Tropisme français

En attendant, les fondateurs font feu de tout bois pour accélérer le côté social de leur plateforme. « On reçoit pas moins de 5 000 messages par mois sur le site », expliquait déjà Moulaye Tabouré en septembre, à la sortie d’un premier apéro regroupant acheteurs et vendeurs dans un quartier branché de Paris.

Un tropisme français assumé, puisque 80% des vendeurs se trouvent dans l’Hexagone, même si, au-delà, ils proviennent aussi d’Afrique. Car si les boutiques d’Afrikrea se veulent toutes tenues par « des créateurs inspirés par l’Afrique », et si Moulaye Tabouré et Abdoul Kadry, nés en 1987 et 1984, ont tous deux passé leur jeunesse au Mali, la société n’en a pas moins été inscrite au Tribunal de commerce de Lille, dans le nord de la France.

C’est là que les fondateurs se sont mis au vert au moment de s’investir à temps plein dans le projet, et le temps d’accoucher d’un Afrikrea 2.0 plus ergonomique et haut de gamme. Problème : les développeurs sont une denrée rare, extrêmement coûteuse. Le dernier en date n’a passé que quelques mois dans la société.

L’objectif est à présent d’atteindre les 100 000 euros mensuels de transactions d’ici mars, avant d’envisager une première levée de fonds. Et ensuite de s’étendre, peut-être auprès de la communauté afro aux États-Unis. Comme un certain Etsy…

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