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#AnaTaban : le collectif d’artistes sud-soudanais qui milite pour la paix

Ils « en ont marre ». Ces jeunes peintres, rappeurs, et grapheurs du Soudan du Sud ont lancé une campagne au début du mois de septembre contre la guerre civile qui déchire leur pays depuis bientôt quatre ans. Leurs armes : l’art, le dialogue, le pardon.

En cette journée internationale de la paix, les membres du collectif « Ana Taban », qui signifie « Je suis fatigué » en arabe, sont sortis dans les rues de Djouba, la capitale, pour diffuser des messages de paix et de réconciliation. Des mouchoirs blancs passent de main en main, sur lesquels on peut lire : « Nous sommes désolées de ce que nous nous sommes infligés les uns aux autres ». Sur les réseaux sociaux, le collectif prévient :  » Si vous nous voyez dans les rues, arrêtez-vous, dites bonjour, et acceptez les excuses pour ce que les Sud-Soudanais font ».

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Parler aux gens est puissant et émouvant. Les jeunes d’AnaTaban montrent l’exemple en disant « nous sommes désolés »)

Le collectif a prévu pour les prochaines semaines toute une série d’événements publics dans les rues de Djouba, mais aussi dans des hôpitaux, des prisons et des écoles de la ville.

Peintures murales et musique dans les rues de Djouba

S’ils croient dans le dialogue et la parole, c’est avant tout via la peinture, la chanson et le théâtre que les jeunes militants entendent faire passer leur message. Tout a commencé cet été avec un clip, regroupant plusieurs chanteurs et rappeurs connus au Soudan du Sud. Intitulée « AnaTaban », la chanson rend hommage aux victimes de la guerre civile, et est dédiée à tout ceux qui sont fatigués des combats.

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Plus jeune nation du monde, le Soudan du Sud est devenu indépendant en 2011 après des décennies de guerre. Mais le pays a plongé en décembre 2013 dans un conflit politico-ethnique qui a fait des dizaines de milliers de morts, plus de 2,5 millions de déplacés et marqué par d’innombrables viols et autres atrocités.

Plus d’un tiers de la population fait face, selon l’ONU, à une insécurité alimentaire « sans précédent » et les autorités locales empêchent l’ONU et les humanitaires d’accéder à des zones dans le besoin.

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