img_4005-592x296-1468316367 juillet 12

Sénégal : Dudu fait son cinéma sur les réseaux

À seulement 24 ans, Mouhamadou Ndiaye a su se faire une place de choix dans le monde encore balbutiant des net influenceurs sénégalais. Pour ce jeune Dakarois, tout a commencé il y a deux ans : « J’ai vu une vidéo du rappeur 50 Cent sur Twitter où il faisait un truc drôle. C’était un Vine. Je suis allé voir ce que c’était et j’ai vu des trucs de dingue. Je m’y suis mis  », raconte-t-il. Même si son compte Vine, avec ses 1 295 followers, n’affiche pas des chiffres impressionnants, il est malgré tout l’un des rares Sénégalais à pouvoir se targuer d’avoir des milliers de vues sur chacun de ses post.

D’ailleurs, le jeune étudiant en 3e année de marketing est sur tous les réseaux sociaux : sur Instagram (53 000 abonnés), sur Facebook(70 000 fans), et bien sûr sur YouTube (9 179 abonnés). Et sur Snapchat, où le jeune homme n’est pas peu fier de ses audiences  : « Je fais 4 500 vues sur Snap, pour le Sénégal c’est énorme. Même les filles, qui ont le plus d’audience ici, ne font pas autant. Je fais des conneries, et je fais plus de 4 000 ! », s’amuse-t-il.

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Si Dudu s’est fait une petite réputation au Sénégal, c’est qu’il s’adresse, dans ses petites réalisations humoristiques, avant tout à ses compatriotes : « Je mets en scène tout ce que font les Sénégalais. Quand ils voient mes vidéos ils se voient dedans. Il y a beaucoup de danse, de parodies musicales ». Plus récemment il a lancé la websérie « Bleme-pro », centrée sur les petits aléas du quotidien, la vie de couple, les disputes. »

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En deux ans, Dudu a réalisé plus de 100 vidéos. Et il s’est professionnalisé  : «  En une journée je peux en faire 3 ou 4. À la base je faisais ça avec mon téléphone, je filmais, montais et publiais. Maintenant je travaille avec un canon 70D et fais le montage sur ordinateur  ».
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Une démarche qui s’avère payante pour le jeune étudiant. « Je vis avec la pub en ligne. D’ailleurs je privilégie Facebook pour publier mes vidéos car au Sénégal on ne gagne pas beaucoup avec YouTube, ils paient moins qu’ailleurs. » Surtout, Mouhamadou s’est fait repérer par des géants de la stratégie digitale qui ont compris qu’il fallait s’adresser aux jeunes. C’est le cas de l’opérateur téléphonique Orange qui a signé un partenariat avec le jeune homme. « Je bosse avec eux sur le digital. Je fais quatre vidéos sur un thème. C’est une manière différente de travailler que j’apprécie », explique-t-il. Et ce n’est pas fini puisqu’il devrait bientôt travailler comme influenceur pour Nescafé.
Mais Mouhamadou Ndiaye ne se rêve pas comme roi des réseaux sociaux. Il se verrait plutôt derrière une caméra, pour le cinéma. « Je veux faire des films depuis tout petit. J’aimerais faire du cinéma d’action et de comédie. Quand j’étais petit, mon frère me portait pour faire superman ! » Dans un pays où la production cinématographique se réduit à peau de chagrin, le jeune homme regarde avec admiration les voisins nigérians. « Ici tout le monde regarde les films et les séries nigérianes. Ça nous inspire », dit-il. Une chose est sûre : l’audiovisuel sénégalais a son avenir devant lui.
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