juin 23

L’Afrique, un marché de consommateurs très prometteur

Les pays africains ont un atout qu’aucun autre n’a : un bassin de consommateurs potentiels, enthousiastes et désireux de consommer et de dépenser. C’est ce que révèle le tout dernier rapport du cabinet d’étude Boston Consulting Group (BCG). Après une étude menée auprès de 11 127 consommateurs répartis dans onze pays africains (notamment le Nigeria, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, l’Egypte, la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud), le cabinet invite les investisseurs à repenser leurs stratégies en Afrique.

Selon le rapport du Boston Consulting Group, le nombre de consommateurs en Afrique atteindra 1,1 milliard de personnes d’ici à 2020. Leur profil : des hommes et des femmes âgés de 18 à 75 ans, avec un revenu mensuel régulier, compris entre 50 et 7 000 dollars par mois. Une fourchette plus large encore que celle de la Banque africaine de développement (BAD) dans sa définition de la classe moyenne africaine. La BAD estimait en effet qu’un Africain appartient à la classe moyenne lorsque son revenu quotidien dépasse les 2 dollars par jour.

Selon le portrait dressé par le Boston Consulting Group, ces consommateurs potentiels sont optimistes et confiants. Ils croient en un avenir meilleur, ils désirent vivre mieux, ils ont envie de consommer et misent clairement sur la qualité plutôt que la quantité pour leurs achats. Le prix n’est plus le premier critère de choix, notamment en matière d’équipement (électroménager, voiture, téléphonie). La fiabilité, la durabilité et les fonctionnalités proposées sont scrutéEs davantage. Des critères privilégiés également dans l’alimentation : le goût prime désormais sur le prix.

Un marché très prometteur et des attentes très variées

Le potentiel évidemment est immense, mais pour exploiter au mieux ce marché, investisseurs et industriels doivent oublier toute généralité, toute idée préconçue sur les habitudes des consommateurs africains. Il leur faut tenter d’être au plus près des habitudes de consommation, qui évidemment diffèrent de pays en pays. « Au Kenya, on ne boit pas de café, mais on consomme beaucoup de produits laitiers. Le contraire du Nigeria. Les industriels ne peuvent pas se développer partout de la même manière », explique le chargé d’étude BCG à Nairobi.

Une offre adaptée au marché local

Les industriels et les distributeurs doivent s’adapter davantage aux attentes précises du consommateur, qui depuis plusieurs années bénéficie d’une offre plus large, plus riche et qui se montre de fait plus exigeant. Ils doivent aussi adapter leur offre au pays de destination, et au quotidien des consommateurs. La résistance de certains produits doit être en adéquation avec certaines difficultés du quotidien dans leur utilisation.

Par exemple, explique Patrick Dupoux, directeur de BCG Casablanca, « une marque d’électronique internationalement connue a incorporé dans ses téléviseurs une technologie qui permet au poste d’être plus résistant aux coupures d’électricité répétées. Coupures qui peuvent endommager certains téléviseurs, notamment les plus modernes. La marque a donc développé un produit particulier à destination de ces pays qui rencontrent ce type de difficulté ». Une technologie ciblée, adaptée aux problématiques locales, c’est la clef.

Solutions de paiement multiples

Le rapport pointe également la faible bancarisation des pays d’Afrique. Si l’essentiel de ces consommateurs potentiels n’a pas forcément de compte en banque, 75 % d’entre eux ont en revanche un accès quotidien à Internet, via notamment téléphone portable, et peuvent donc réaliser des achats en ligne. L’offre d’e-commerce s’est enrichie.

Plusieurs plateformes proposent maintenant une immense gamme de produits livrables à domicile, ce qui permet de pallier le manque de la distribution. Se faire livrer chez soi, un produit que l’on ne peut pas trouver dans le commerce près de chez soi, c’est cela aussi vivre mieux, et peu importe où l’on réside.

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