Doing Business 2015 : Les pays d’Afrique subsaharienne détiennent le record en matière de réformes réglementaires

Le nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale, intitulé « Doing Business 2015: au-delà de l’efficience » révèle qu’au cours de l’année passée, les gouvernements à travers le monde ont continué à mettre en œuvre un large éventail de réformes visant à améliorer l’environnement réglementaire des affaires au bénéfice des entrepreneurs locaux.

Le rapport constate que les économies capables à la fois d’améliorer l’efficacité des procédures réglementaires et de renforcer les institutions juridiques qui soutiennent l’entreprise, le commerce et l’échange, sont mieux à même de favoriser la croissance et le développement. Le rapport de cette année révèle que les entrepreneurs locaux de 123 pays ont constaté une amélioration de l’environnement règlementaire dans leur pays au cours de l’année écoulée. Entre les mois de juin 2013 et juin 2014, le rapport qui couvre 189 économies à travers le monde, a recensé 230 réformes relatives aux affaires, dont 145 visant à réduire la complexité et les coûts liés  à la règlementation des entreprises, et 85 autres visant à renforcer les institutions juridiques. L’Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre de réformes. Le rapport de cette année met en avant 10 pays, dont 5 en Afrique subsaharienne, qui ont le plus progressé : le Tadjikistan, le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Trinité-et-Tobago, la République Démocratique du Congo, l’Azerbaïdjan, l’Irlande et les Emirats arabes unis.

Le monde s’adapte au besoin des entrepreneurs

Les dix pays les mieux classés sur le plan de la facilité de faire des affaires sont Singapour, la Nouvelle-Zélande, RAS de Hong Kong (Chine), le Danemark, la république de Corée, la Norvège, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Finlande et l’Australie. Les pays d’Afrique subsaharienne détiennent le record en matière de réformes réglementaires (75 sur 230 à l’échelle mondiale), tandis que l’Europe et l’Asie centrale comptent le plus fort pourcentage de pays ayant progressé. Les avancées sont inégales au sein de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord où la Syrie, en plein conflit, se retrouve au bas du classement. Les pays d’Asie du Sud ont été les moins réformateurs de tous.

« Alors que 80 % des pays couverts par le rapport ont amélioré la réglementation des activités commerciales l’an dernier, seuls un tiers environ ont progressé dans le classement. Pour autant, l’écart entre les pays les plus performants et les pays les moins performants continue de se réduire à mesure que l’amélioration du climat des affaires se poursuit. L’activité des entreprises est plus facile cette année par rapport à l’an dernier, il y a 2 ans ou 10 ans », affirme-t-elle. « Les économies situées en bas du classement réforment à un rythme plus soutenu, de sorte qu’elles se rapprochent de celles qui obtiennent les meilleures performances » analyse Rita Ramalho, chef du programme Doing Business.

Nouvelles données et nouvelle méthodologie

Le rapport mesure la facilité de faire des affaires dans 189 économies en examinant 11 réglementations applicables aux entreprises, parmi lesquelles la création d’entreprise, l’obtention de prêts, le raccordement à l’électricité et le commerce transfrontalier. Mais il ne couvre pas toute la palette des sujets de préoccupation des entreprises, comme la sécurité, la stabilité macroéconomique ou la corruption. Le rapport 2015 s’appuie sur de nouvelles données et une nouvelle méthodologie dans trois domaines : le règlement de l’insolvabilité, la protection des investisseurs minoritaires et l’obtention de prêts. Selon le rapport, l’activité des entreprises est plus facile cette année par rapport à l’an dernier, il y a deux ans ou 10 ans. « Il s’agit d’un rapport totalement nouveau dans lequel nous mesurons des indicateurs que nous n’avions jamais étudiés auparavant », explique Mme Ramalho. Ce qui explique que l’on ne puisse procéder directement à des comparaisons avec l’édition de l’an dernier, les classements 2014 ayant été recalculés à l’aide de la nouvelle méthodologie. « Le rapport Doing Business s’est surtout intéressé à l’efficacité des réglementations, pour estimer la rapidité, le coût et la simplicité d’une transaction. Aujourd’hui, nous étendons notre analyse à la mesure de la qualité » de ces réglementations, précise Mme Ramalho. Les nouvelles données révèlent la corrélation entre efficacité et qualité de la réglementation. « Le lien entre les deux est très net. Les pays où les transactions sont rapides et financièrement abordables ont de fortes chances d’obtenir de bons résultats », conclut-elle. L’autre nouveauté de l’édition 2015 se trouve dans le fait de présenter des données pour deux villes et non plus une seule pour 11 pays de plus de 100 millions d’habitants (Bangladesh, Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Japon, Mexique, Nigeria, Pakistan, fédération de Russie et États-Unis). Dans la plupart des cas, aucune différence significative n’a été observée entre ces deux villes sur le plan du climat des affaires. Depuis sa création, Doing Business a recensé plus de 2,400 réformes réglementaires facilitant la pratique des affaires. Ainsi, indique-t-on, la création d’une entreprise demandait 57 jours à un entrepreneur en herbe au Sénégal il y a 10 ans; et ce processus nécessite seulement six jours aujourd’hui juste un jour de plus qu’en Norvège.

Un rapport sur le climat des affaires

Doing Business est un rapport annuel phare de la Banque mondiale. Il examine les réglementations qui affectent les différentes étapes de la vie d’une entreprise,  allant de la création d’entreprise, au commerce transfrontalier, en passant par le paiement des taxes et la résolution de l’insolvabilité. Le classement global sur la facilité à faire des affaires est le résultat de l’analyse de 10 indicateurs dans les 189 économies.

Le Groupe de la Banque mondiale joue un rôle central dans l’effort mené à l’échelle internationale pour éradiquer l’extrême pauvreté et stimuler une prospérité commune. Le groupe comprend 5 institutions étroitement associées : la Banque mondiale, qui comprend la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développent (BIRD) et de l’Association Internationale pour le Développement (AID), la Société Financière Internationale (SFI), l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI), et le Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI).Ces institutions travaillent ensemble dans plus de 100 pays pour fournir des financements, des conseils et autres solutions afin d’aider les pays à faire face aux enjeux de développement les plus urgents.

Patrick Ndungidi