Success Stories : être femme, entreprendre et réussir en Afrique

Le  8 mars de chaque année est consacré à la célébration de la journée internationale de la  femme. En Afrique, beaucoup de femmes ont créé et dirigent des entreprises à succès. Zoom sur quelques entrepreneuses africaines qui croient au potentiel de leur continent.

 

 

YVETTE IKOLO, République Démocratique du Congo (RDC)

Co – fondatrice et Directrice Générale de

L’Ecole Supérieure de Management de Kinshasa (ESMK)

 Yvette IKOLO

Détentrice d’un Master of Business Administration de l’Université de San Francisco, Yvette Ikolo a assumé des fonctions de cadre dans de nombreuses multinationales installées en RDC. Au sein de l’entreprise Celtel/Zain, elle a notamment contribué au redressement du département des ressources humaines. Elle s’est depuis mise à son propre compte en mettant sur pied Ybox, un Cabinet de ressources humaines. L’un des objectifs est de faire comprendre aux entreprises basées en RD Congo que  la performance ou la réussite passe, entre autres, par le développement des individus et le renforcement de leurs capacités. YBox propose ainsi à ces entreprises des formations pour leurs agents et cadres afin de les aligner constamment sur les standards internationaux. Les modules sont animés par des intervenants étrangers tout en s’appuyant sur l’expertise et l’expérience de formateurs congolais.

Depuis 2011, Yvette Ikolo a créé et dirige l’Ecole supérieure de management de Kinshasa (ESMK) qui fonctionne sur le système de l’alternance école-entreprise. Dès la première année, les étudiants alternent  un mois en cours et un autre mois en stage professionnel dans plusieurs entreprises locales.  En fin de cycle, les étudiants peuvent ainsi se prévaloir d’un diplôme et d’une expérience professionnelle. L’ESMK fonctionne en partenariat avec  l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix – en – Provence  en France. L’institut français est dirigé par Christine Lagarde, Directrice Générale du FMI.

  

Bethlehem Tilahun Alemu, 34 ans. Ethiopie

Fondatrice et patronne de « SoleRebels »

Bethlehem Tilamu-

Elle est aux commandes de « SoleRebels », une enseigne de chaussures écologiques qu’elle a créée il y a quelques années  à Zenabwork, située dans la périphérie d’Addis-Abeba où elle a grandi.  L’entreprise emploie aujourd’hui près de 300 salariés dont 160 ouvriers permanents et exporte 90 % de sa production vendue dans le monde entier. Les chaussures sont fabriquées artisanalement par des ouvriers qualifiés à partir de matériaux locaux : du coton biologique, du jute, ou encore des fibres de koba. Ces produits colorés et abordables se négocient à l’échelle mondiale.

Diplômée en comptabilité, Elle a investi ses maigres économies et a confectionné son premier modèle avec cinq proches, dans un atelier prêté par sa grand-mère. Les difficultés du départ n’ont pas eu raison de sa détermination. L’entreprise connaît aujourd’hui un grand succès. Tongs, Baskets et Mocassins ont trouvé une clientèle internationale. Des points de vente ont été ouverts à Addis-Abeba et « SoleRebels » est la première marque de chaussures labellisée « commerce équitable » par la World Fair Trade Organization (WFTO). Taiwan, Zurich, Vienne et Barcelone accueillent des boutiques de l’entreprise.  Bethlehem Tilahun Alemu espère réaliser un chiffre d’affaires annuel de 16 millions de dollars (12 millions d’euros) d’ici à 2016, d’embaucher 600 salariés en plus et d’ouvrir une trentaine de points de vente dans le monde en trois ans.

 

 

Ndidi Nwuneli, 35 ans. Nigeria

Fondatrice de LEAP Africa,

Ndidi Nwuneli

Elle est qualifiée de « sérial-entrepreneure ». Le magazine américain Forbes la considère comme l’une des femmes d’affaires les plus influentes et les plus puissantes du continent. Formée à  l’Université de Pennsylvanie et détentrice d’un MBA de la Harvard Business School, elle a à son actif 14 Ans d’expérience dans le domaine du marketing,  du management, des affaires et des relations internationales.

Elle a fondé et dirige LEAP Africa, une organisation à but non lucratif axé sur la formation des chefs d’entreprise, des hommes d’affaires et des dirigeants africains. En outre, l’organisation facilite aux  cadres et futurs dirigeants africains l’obtention des prêts et subventions dont ils ont besoin pour développer leurs communautés.

Ndidi Nwuneli a aussi créé deux grandes fondations : la NIA, qui permet aux étudiants du Sud Nigeria de poursuivre leurs études et « FATE Nigéria » qui promeut l’esprit d’entreprise et le développement des affaires.

La jeune chef d’entreprise est également co-fondatrice d’AACE Foods, une entreprise sociale en agro-alimentaire qui transforme les fruits et légumes d’Afrique de l’Ouest avec pour objectif de développer la production et la consommation locale.

Avant de se lancer dans ses propres affaires, Ndidi Nwuneli a été  consultante pour diverses grandes entreprises et institutions notamment Bridgespan Group, Mckinsey et Company, la Banque Mondiale, la Société Financière Internationale et le DFID.

 

 

Khanyi Dhlomo, 39 ans, Afrique du Sud

CEO de Ndalo Media

Khanyi Dhlomo

En 1995, à l’âge de 20 ans et encore étudiante en journalisme à l’université de Witwatersrand, elle a été la première présentatrice noire en Afrique du sud pour le compte de la SABC, télévision publique du pays. Elle est rapidement devenue la présentatrice préférée des sud-africains. Néanmoins, passionnée de presse écrite, elle quitte rapidement le petit écran pour intégrer l’équipe de « True Love Magazine », l’un des plus célèbres magazines pour femmes en Afrique du sud. Elle en devient l’éditrice à l’âge de 22 ans et double les ventes du magazine en une année. Désireuse de lancer sa propre entreprise, elle se relance dans les études à la  Harvard Business School où elle obtient son MBA.  Pendant son cursus, elle croise le chemin de Jonathan Newhouse, Président de Condé Nast International (éditeur du magazine Vogue). Ce dernier devient son mentor.

De retour en Afrique du Sud, elle crée Ndalo médias qui publie « Destiny Magazine » et «Destiny Man ». Ces deux magazines haut de gamme sont axés sur le business et le style de vie. Ils s’adressent notamment aux professionnels et aux intellectuels. En 2008, l’entreprise se positionne sur le numérique. Khanyi Dhlomo fonde  le site web DestinyConnect.com, une plate interactive avec un contenu multimédia et varié.

En dehors de ses propres affaires, Khanyi Dhlomo est Directeur du groupe de distribution Foschini et membre du conseil consultatif de l’Université « Stellenbosch Business School ».

 

 

Njeri Rionge, Kenya

Fondatrice et CEO de Wananchi Online

Njeri Rionge

Qualifiée de « Multi entrepreneur », elle a créé en 2000 Wananchi Online Limited, un fournisseur d’accès à internet. Cette entreprise est devenue, en quelques années, le plus grand fournisseur d’Internet de toute l’Afrique Australe.

Celle qui se contenter de « petits boulots » à Londres où elle vivait a connu un fulgurant succès de retour dans son pays pour créer sa propre entreprise. Après Wananchi.com, Njeri Rionge a créé « Ignite », une entreprise de consultant en management et « Insite »,  spécialisée dans le marketing numérique.

   Patricia Veringa-Gieskes . RDC

Chief Executive Operating de “The Job Factory Recruitment”, Agence d’intérim

Patricia Gieskes

Patricia Gieskes met un accent particulier sur la formation des jeunes en RDC. Elle-même a dû se former constamment puisqu’elle a évolué dans des domaines différents dans sa carrière professionnelle. A l’âge de 18 ans et juste après l’obtention de son Bac en Belgique, elle intègre le célèbre groupe allemand « Douglas » spécialisé dans le cosmétique. L’entreprise lui offre une formation en business administration afin qu’elle occupe un poste de responsabilité. Néanmoins, à la fin de cette formation au sein de l’institut Mercuri Goldman,  elle opère un virage à 180° en faisant son entrée dans le monde de l’informatique via l’entreprise américaine Anixter, spécialisée dans le câblage. Par la suite, elle rejoint la société Sillicon Graphics qui conceptrice notamment de toutes les machines de Nintendo 64.  Après avoir quitté Sillicon Graphics ainsi que la Belgique, Patricia Gieskes-Veringa poursuit sa carrière en Afrique du Sud où elle travaille dans une entreprise d’informatique. En 2004, elle s’installe à Kinshasa et travaille à l’Organisation internationale des migrations (OIM). C’est en travaillant à l’OIM que lui vient l’idée de créer l’agence « The Job Factory » car elle ignorait quelle structure contacter quand il fallait engager un nouvel agent. Un chasseur de tête avec plus de 15 ans d’expérience, qu’elle a rencontré à l’OIM, l’aide à monter « The Job Factory » selon les normes internationales. A la tête de cette agence depuis 7 ans, Patricia Gieskes s’est lancé comme grand défi de faire baisser le chômage chez les jeunes et les moins jeunes.

                                                                                                 

          Ory Okolloh . Kenya

 Directrice de la stratégie de Google Afrique

Ory Okolloh

Détentrice d’un  diplôme de Sciences politiques de l’université de Pittsburgh  et Diplômée de la Harvard Law School, Ory Okolloh est originaire du Kenya. Elle  incarne cette nouvelle Afrique innovante, engagée, ultra connectée et globalisée. Ory Okolloh s’est fait connaître en tant que cyber activiste et bloggeuse. Lors des violences postélectorales dans son pays, elle a créé le célèbre site Ushaidi qui collectait des messages des témoins oculaires de ces sanglants événements en utilisant notamment Google Maps. Recrutée par le géant américain, sa principale mission est de développer le potentiel africain en matière de création de contenus en ligne.

 

 

Patrick Ndungidi