Éducation : quelles sont les meilleures écoles de commerce africaines ?

La croissance économique du continent et les besoins en cadres locaux plaident pour l’amélioration du niveau des écoles de commerce africaines. Lentement mais sûrement, celles-ci se rapprochent des standards internationaux.

Si les établissements d’Afrique francophone sont les grands absents des classements internationaux, ils se rapprochent tout de même progressivement de leurs homologues occidentaux. Toujours plus de certifications, d’ouverture à l’international et de liens avec les entreprises. Créées pour les plus anciennes il y a une vingtaine d’années, les écoles africaines avancent leurs pions, et les établissements maghrébins et sénégalais affichent une longueur d’avance, comme en témoigne notre classement. Le palmarès 2012 de Jeune Afrique a été réalisé à partir des données recueillies auprès de dix-huit établissements francophones sur la quarantaine ciblée. Pour cette quatrième édition, chacun a reçu un questionnaire comprenant trente questions allant du coût des études au nombre d’ouvrages disponibles dans la bibliothèque, en passant par les partenariats avec d’autres écoles et avec les entreprises, par la qualification des enseignants, etc. Loin de prétendre à l’exhaustivité, cette enquête s’est focalisée sur le programme « grande école » - programme phare des business schools - en formation initiale.

Les établissements maghrébins et sénégalais affichent une longueur d’avance.

Ces dernières années, les écoles de commerce occidentales se sont davantage intéressées à l’Afrique et certaines d’entre elles sont même allées jusqu’à mettre en place leur propre campus. « Les formations en business sont celles qui connaissent la plus forte croissance parmi les activités académiques en Afrique subsaharienne », relevait déjà fin 2010 Guy Pfefferman, le PDG du réseau Global Business School. De fait, le potentiel est réel face à l’énorme demande non satisfaite. Ce qu’a bien compris Bordeaux École de management (BEM) en implantant une filiale à Dakar en 2008, suivie l’année suivante par Euromed Management, qui a créé son propre campus à Marrakech, et par l’université Paris-Dauphine, qui en 2009 a ouvert son institut à Tunis. « Nous sommes très sollicités par ailleurs, notamment au Maroc et au Sénégal, mais pour l’instant nous nous concentrons sur la Tunisie », précise Sébastien Duizabo, directeur de la formation continue à l’université Paris-Dauphine.

Les business schools non affiliées à une école occidentale misent sur les labels pour gagner en visibilité. Parmi les accréditations, certaines sont particulièrement prisées car elles attestent que l’établissement répond à un certain nombre de standards internationaux. C’est le cas notamment de l’accréditation américaine accordée par l’Association to Advance Collegiate Schools of Business (AACSB) et des labels européens tels qu’Equis (la référence, qui s’applique à un établissement) et Epas (qui ne vise qu’un programme), délivrés par la European Foundation for Management Development (EFMD). BEM Dakar, qui peut revendiquer la double accréditation grâce à sa maison mère, fait figure d’exception côté francophone. Au Maghreb, l’École supérieure du commerce et des affaires (Esca) peut prétendre, depuis cette année, aux systèmes d’accréditation européen et américain. « Une grande première pour la région et une vraie reconnaissance pour nous », se réjouit Thami Ghorfi, son président. Pour les écoles subsahariennes, d’autres certifications continentales font également référence sur le plan régional comme le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur ou le fait d’être labellisé « centre d’excellence UEMOA » (Union économique et monétaire ouest-africaine).

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